Par la rédaction le 01/09/2011

A l’instar des Assises de la Sécurité, qui se tiennent au
Grimaldi Forum de Monaco du 5 au 8 octobre prochain, nous
avons voulu porter l’accent dans ce dossier sur la sécurité
dans les collectivités locales, avec un focus particulier sur la
vidéoprotection, terme en vigueur depuis que la vidéosurveillance
a été bannie des textes législatifs français. Les attentes des
citoyens sont innombrables, et le développement des pratiques
suivent, mais plus lentement.
Nombreuses sont encore les collectivités
locales qui n’ont pas de RSSI, et qui n’ont
pas pris en compte la sécurité informatique
dans leur politique de relation avec le
citoyen : la sécurité des systèmes d’information
d’une commune n’est pas un argument
électoral, et en période de budget serré, la tentation
est grande pour les élus de porter leur attention sur
des projets plus porteurs pour leurs concitoyens, comme
la vidéoprotection ou bien les projets immobiliers de rénovation de centre-ville, par exemple... Pourtant, le
développement même de nouveaux services informatiques
qui mettent en avant les relations privilégiées
entre le citoyen et sa commune, la mise en place de
projets d’e-administration, obéissent à des contraintes
de sécurité très réelles. Nous allons y revenir.

Quant à la vidéoprotection, il s’agit là d’un sujet très
sensible et politique sur lequel le gouvernement s’est
expliqué, et a légiféré. Les collectivités locales s’en
sont saisies avec des fortunes diverses, en soulignant
néanmoins à l’envi que la délinquance a baissé. Mais
les arguments électoraux pèsent lourd...
26 régions, 36 000 communes
Une évidence s’impose quand on regarde une carte de
France : la France est un pays rural, morcelé, où le poids
des collectivités territoriales et locales est omniprésent,
ce depuis plusieurs siècles, malgré l’hégémonie de la
région parisienne. Le centralisme étatique, brocardé par
plusieurs générations d’élus, les a conduit à développer,
à l’échelle des régions ou des communes, leurs prérogatives,
aux travers de différents textes de loi sur la décentralisation.
La France ne compte pas moins de 26 régions,
plus de 36 000 communes, et près de 1,9 million
d’agents. Leur budget se monte à près de 206 milliards
d’euros. C’est dire si la problématique de la sécurité est riche,
et les perspectives de développement nombreuses.
Toutes ces entités marquent, à des degrés divers,
l’envie de s’engager dans des processus de développement
de relations plus directes avec le citoyen, par le
développement par exemple de téléservices.
Une étude menée par Markess International sur « les
TIC, leviers de développement pour les collectivités
territoriales » donne des résultats intéressants. Selon
Aurélie Courtaudon, de Markess International, qui a
coordonné l’étude, « les premières préoccupations des
décideurs des collectivités territoriales sont directement
en lien avec leur périmètre d’action quotidienne :
la gestion des procédures internes à la collectivité et
la relation avec les usagers (citoyens, entreprises, associations)...
Face à un contexte budgétaire contraint
(réforme de la taxe professionnelle, gel des dotations
de l’Etat...), les collectivités cherchent à rationaliser et
à optimiser leur fonctionnement en interne, chantier
pour lesquels les TIC ont un rôle à jouer. D’autre part, le
service aux usagers est l’un de leurs premiers domaines d’intervention, et elles se doivent de le remplir dans
les meilleures conditions : les usagers en général, mais
aussi plus spécifiquement les nouvelles générations
« technophiles » de citoyens, sont demandeurs de
plus de réactivité et de simplicité pour effectuer leur démarche
administratives ». Aurélie Courtaudon, ajoute :
« les collectivités développent de nouveaux services
en direction des usagers, comme le paiement en ligne
des cantines scolaires, ou bien encore des applications
de géolocalisation, pour situer des services locaux,
commerces, services culturels... par exemple ». Le
tableau ci-dessous (encadré 1) donne les répartitions
des chantiers TIC.