Une heure de codage tout au plus, 25000 smartphones Android piratés, pour un préjudice de 700000 euros. Mais le "petit génie" amiénois de l'informatique n'a empoché que 4000 euros. Et il cherche un employeur.
Le pirate picard n'ira pas en prison. Dylan Caron, 20 ans, a été condamné à 12 mois d'emprisonnement dont six mois ferme par le tribunal correctionnel d'Amiens. Mais il effectuera sa peine à la maison, avec un bracelet électronique à la cheville et sa condamnation ne sera pas inscrite à son casier judiciaire. Le procureur avait demandé pourtant 12 mois mais avec sursis. Le tribunal est donc allé au-delà de ses réquisitions. Dylan Caron a créé une application Android qui expédie des SMS surtaxés à l'insu des utilisateurs de cette application. «J'étais au lit, et j'ai eu cette idée. Je n'avais jamais travaillé sur Android. Je suis allé à mon PC et je l'ai fait. Ça m'a pris une heure, a-t-il déclaré à nos confrères du Courrier Picard. Après, je suis passé à autre chose.»
Gros préjudice, petit gain
Ces SMS permettaient de récupérer des codes de micro-paiements afin de participer à des loteries en ligne. Le hacker détournait ces codes de micro-paiement à son profit. Il aurait ainsi engrangé environ 4000 euros qui lui ont permis de renouveler son matériel informatique et d'acheter quelques jeux vidéos. Mais le préjudice est maintenant estimé à 700000 euros (en SMS surtaxés) et 25000 smartphones Android auraient finalement été touchés. Le tribunal a constaté que les applications nuisibles continuaient à être téléchargées et les SMS émis ce qui l'a conduit à durcir son verdict même si les faits jugés couvrent la période allant du 1er septembre 2011 au 17 octobre 2012. Seul, parmi les opérateurs, SFR aurait indemnisé ses clients victimes.
Enfant surdoué, programmeur dès 9 ans, avec un QI de 145 constaté à 12 ans selon son avocate, Me Florence Brochard-Bédier, Dylan Caron a quitté l'école dès 16 ans, se perfectionnant en informatique par la suite, en autodidacte. Il souhaite continuer à faire de la programmation et cherche un employeur. C'est d'ailleurs ce à quoi l'a encouragé le président du tribunal. « Mon but principal était de prouver que je pouvais servir une entreprise pour rentrer dans la vie active » a-t-il affirmé durant l'audience. Chiche.