Par Dominique Ciupa le 02/07/2014

La Conseil constitutionnel a censuré le projet de carte d'identité numérique avec fonctions d'authentification et de signature numérique. La raison ? Un système trop lourd et complexe eu égard à la finalité de la solution.
Au cours de la dernière soirée du Cercle de la sécurité, le secrétaire général de la CNIL, Edouard Geffray, a rappelé que le projet de carte d'identité numérique avec des fonctions d'authentification et de signature numérique a été abandonné après censure par le Conseil constitutionnel. Le motif : la disproportion entre le système devant être mis en place et la finalité de la solution. Toutes les études techniques avaient été financées et réalisées. Le projet est donc passé en perte sèche. Les choses ne devraient pas beaucoup évoluer désormais...
Est-ce si sûr ? La notion de disproportion est en effet très relative. Si dans les années 70 l'usage d'ordinateurs était limité essentiellement à des calculs scientifiques, nous devons constater que ces appareils sont désormais partout : dans les voitures, la domotique et ils se sont même installés dans les téléphones, étape par étape depuis les années 80. La notion de proportionnalité peut donc être relative et évoluer dans le temps...
Authentification forte à triple facteur
Qui sont les acteurs proposant des services d'authentification pour accéder à des applications aujourd'hui ? Google, Facebook, Microsoft, LinkedIn, etc.
Ces services sont-ils sécurisés ? De plus en plus. Microsoft One Drive propose un mécanisme d'authentification forte à triple facteur : mot de passe, OTP envoyé par SMS sur un mobile, OTP envoyé par email. On ne voit pas pourquoi ces acteurs en resteraient là et ne proposeraient pas demain des systèmes d'authentification forte avec certificats individuels et mécanismes de signature électronique ! Le marché exige la confiance des utilisateurs : les enjeux sont colossaux... La fourniture d'une solution technique appropriée ne devrait pas relever de la mise en place d'un système disproportionné...
Les membres du Conseil constitutionnel ont-ils fait cette analyse avant de prendre leur décision... ou devra-t-on attendre 10 ans pour rouvrir cette question ?