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Le 19 octobre, la formation restreinte de la Cnil a prononcé un avertissement public à l’encontre de la société Cdiscount pour « manquements graves portant notamment sur la sécurité des données ». Un avertissement qui a valeur d’exemple. 

 

Les pratiques limites de certains sites de e-commerce défraient parfois la chronique : dans le cas de Cdiscount ce qui est reproché sur le plan de la sécurité des données est particulièrement grave. Jugeons-en : le communiqué de la Cnil relatif à l’affaire précise que « 80 plaintes concernant la société Cdiscount relatives notamment à des défaillances techniques ayant entraîné la divulgation de données à des tiers non autorisés ».

Plus précisément, la Cnil reproche notamment à l’enseigne de commerce en ligne d’avoir conservé « en base de données plusieurs millions de comptes d’anciens clients et prospects sans aucune suppression et limitation de durée ; la conservation de plus de 4000 données bancaires, associées pour certaines à des cryptogrammes visuels, de manière non sécurisée ». La Cnil a aussi constaté la présence de « commentaires non pertinents » (du style « clt super chiant », « clte imbécile »), et d’autres tout aussi réjouissants faisant état de maladies de leurs clients.

Le communiqué pointe aussi « le défaut de politique de mots de passe suffisamment robustes », « le dépôt de cookie sans finalité déterminée, sans informations des personnes quant à leurs droits et pour des durée excessive (30 ans) », et « la mise en œuvre d’un traitement de lutte contre la fraude à la carte bancaire sans autorisation de la Cnil ». Bref, ce n’est pas terrible.

Le plus préoccupant, sur le plan de la sécurité des données pour un site de commerce électronique, est sans nul doute la conservation des données de cartes bancaires, associées à des cryptogrammes visuels ! On croit rêver. La Cnil n’a donc pu que constater que Cdiscount « n’a pas mis en œuvre de moyens suffisants pour assurer la sécurité et la confidentialité des données personnelles de ses clients […], et en conformité « dans un délai de trois mois, renouvelable une fois ». 

Un impact non négligeable en terme d'image

La Cnil joue parfaitement son rôle de gendarme de la protection des données personnelles dans des décisions comme celle-ci. Précisons, pour mémoire, qu’Alex Türk, alors Président de la Cnil, avait épinglé en 2010 la société Acadomia pour des commentaires non appropriés faits par les professeurs sur leurs élèves, et, devant la gravité des faits, avait transmis le dossier au parquet. Acadomia a corrigé le tir depuis, mais son image a été atteinte pendant des années. Si les sanctions financières d’importance, en attendant l’application du règlement européen, ne sont pas encore appliquées, nul ne doute que l’effet en termes d’image pour la société aura un impact non négligeable.  C’est peut-être ce qu’il faut pour que les entreprises, notamment celles qui oeuvrent dans le commerce électronique, prennent la protection des données personnelles au sérieux. 




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Dossier

Droit d’accès et comptes à privilèges

Jacques Cheminat 0 145464
Equifax, Deloitte, Uber, les récentes violations de données ont souvent des techniques de piratages différentes, mais un élément commun, obtenir l’accès à des applications critiques comme les bases de données, les bases clients, les informations bancaires. En général ces programmes sont soumis à habilitation et rattachés à des comptes à privilèges. leur protection est donc une nécessité dans un monde de plus en plus ouvert et insécurisé. Dossier publié avec le concours de Kleverware.
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