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Que ne dit-on pas sur les vulnérabilités des systèmes d’exploitation et des applications, avec Flash Player, java ou on ne sait quoi dans un monde de « geeks » ? Mais la sécurité de l’Internet ne repose-t-elle pas sur une infrastructure matérielle inconnue sous les océans ?

Dans le monde du silence circule tous les flux de l'Internet à travers quelques dizaines, ou tout au plus, centaines de câbles sous-marins. Seules quelques nations, dont la France, tiennent un rôle de premier plan dans cet espace maritime, support au cyber espace.

Un message en forme de "warning" de la part du Chef d’Etat-Major de la Marine, l’Amiral Christophe Prazuck : la vulnérabilité de l’IT au fond des océans.

La France dépend à un très haut niveau de ses échanges maritimes, y compris pour les flux numériques

Dans un article de la revue Politique internationale, n°156, de l'été 2017 « Les flux maritimes, cordon ombilical de la mondialisation », l’Amiral Christophe Prazuck, chef d’état-major de la Marine, expose les enjeux des échanges maritimes actuels. La France possède la deuxième zone maritime au monde après les Etats-Unis, et sa richesse n’est plus portée depuis les années 70 par ses ressources propres : terre fertile, climat tempéré, fer et charbon, mais sur les flux et les échanges avec le reste du monde. La France existe par ses relations avec la planète, en tant que grande puissance.

Le Chef d’Etat-major explique que « les ballets de super tankers alimentent plus de 90% du commerce mondial. Le transit d’un container de Shanghai à Marseille par la mer revient moins cher que son transit terrestre de Marseille à Paris ». L’essentiel de notre économie dépend désormais des échanges internationaux et intercontinentaux, plus que de notre production nationale.

« L’accroissement de cette dépendance est comparable à bien des égards à l’émergence d’Internet dans nos vies : soudaine (quelques décennies), indispensable, irréversible »
poursuit l’Amiral.

« La proximité entre les flux maritimes et le cyberespace ne s’arrête d’ailleurs pas là : pour circuler, les données numériques empruntent, à 99 %, des câbles optiques sous-marins, posés sur le fond des océans par des navires câbliers. Les communications par satellite sont aux câbles sous-marins ce que le transport aérien est au transport maritime : on pense à eux en premier, mais les flux qu’ils convoient sont en réalité très faibles en volumes (de l’ordre du gigabit par seconde pour les liaisons de données satellitaires contre plusieurs milliers de fois plus pour les câbles sous-marins) ».

Une vulnérabilité intrinsèque des câbles sous-marins

« Ces câbles, d’un diamètre moyen de seulement 2,5 cm, sont au nombre de 428 début 2017, dont 17 seulement relient l’Europe à l’Amérique du Nord, et ils sont extrêmement vulnérables. En 2013, le sectionnement volontaire du câble reliant la France à Singapour par trois plongeurs a réduit de 60 % le débit d’Internet dans toute l’Égypte mais aussi en Jordanie et au Pakistan. Ces câbles sont aussi essentiels à l’économie que les approvisionnements en eau potable le sont aux populations. Et pourtant, il existe moins de 10 navires dans le monde capables de les réparer. » 

Et l’Amiral conclu que « les flux maritimes, physiques aussi bien que numériques, sont ainsi devenus nourriciers, aux sens propre et figuré, de nos sociétés, de nos modes de vie, de notre développement. Or leur efficacité repose sur leur stabilité — une stabilité aujourd’hui menacée. »

La carte des câbles sous-marins télécom

L’inventaire des câbles sous-marins de télécommunications n’est pas une information classifiée de défense. On le trouve sur le site :
https://www.submarinecablemap.com/#/

Les chiffres de l’Amiral Prazuck s’y trouvent avec le nom de chaque câble, leur propriétaire, leurs capacités, et leurs zones d’amerrissages.

En France, ces zones sont classées PIV (point d’importance vitale). Elles sont peu nombreuses. La solidité de l’Internet mondial et de nos économies repose sur un « geek » inconnu : le marin et le sous-marinier.

 

 




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Jacques Cheminat 0 145464
Equifax, Deloitte, Uber, les récentes violations de données ont souvent des techniques de piratages différentes, mais un élément commun, obtenir l’accès à des applications critiques comme les bases de données, les bases clients, les informations bancaires. En général ces programmes sont soumis à habilitation et rattachés à des comptes à privilèges. leur protection est donc une nécessité dans un monde de plus en plus ouvert et insécurisé. Dossier publié avec le concours de Kleverware.
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