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Amphithéâtre plein hier matin, aux Assises de la Sécurité des Systèmes d’information  à Monaco, pour la « guest star » du jour, à savoir Guillaume Poupard, directeur général de l’Anssi. Comme à son habitude, c’est-à-dire avec un discours franc et sans langue de bois,  le patron de l’Anssi a délivré quelques messages forts et entendus par une audience chaque année de plus en plus importante.

Guillaume Poupard a tout d’abord dressé un premier bilan d’une action internationale intense, qui s’est concrétisée ces dernières semaines par des déplacements nombreux à l’étranger, notamment en Estonie (cf. Mag-Securs n°56), un travail « accru avec la Commission Européenne », et une coopération de plus en plus marquée avec notre partenaire naturel sur la sécurité de l’information en Europe, à savoir l’Allemagne. Guillaume Poupard confie être très régulièrement en contact avec son homologue allemand, le BSI.

Les enjeux de coopération internationale et de création d’une agence de cybersécurité européenne, annoncée par le Commissaire européen Julian King le 19 septembre 2017 ont été abordés, avec une réticence marquée par le patron de l’Anssi pour confier ce rôle à une Enisa élargie, trop loin des centres de décision et d’intervention si une attaque d’ampleur a lieu. Rappelons que l’Enisa est basée en Crète. 

Le hack back : une abomination

Guillaume Poupard a insisté ensuite, bien évidemment, sur les enjeux de souveraineté nationale toujours présents dans les préoccupations de l’Anssi, même si la volonté de coopération internationale de l’Anssi devient un axe de développement majeur. Dans la même veine, Guillaume Poupard a développé un discours déjà amorcé lors du colloque sur la cyberpaix, le 7 avril à l’Unesco, en insistant avec une conviction que l’on sent profonde sur la mise en place d’un droit de la cyberpaix et une volonté réelle de ne pas faire du cyberespace un espace de règlement de comptes : en termes caractérisés, Guillaume Poupard confie ses craintes sur ce qui se passe déjà aux Etats-Unis, à savoir la pratique du « hackback », qui consiste en une réponse individuelle et non contrôlée de rétorsion et de contre-attaque menée pour leur propre compte des entreprises qui se sont fait attaquer. « Far West » est  le terme  qui revient fréquemment dans le discours du directeur de l’Anssi, qui confie être « très inquiet » sur ce sujet. 

Une seule parade selon lui : la réglementation, la certification, et les règles d’un État de droit. C’est d’ailleurs aussi dans cet esprit que le directeur de l’Anssi a annoncé la transposition prochaine en droit français de la directive NIS dans les mois qui viennent, et la montée en puissance de mise en place des SIIV (Systèmes d’Information d’Importance Vitale).

Des enjeux qui ne tiennent pas en 140 signes

En conclusion, et cela n’étonnera personne quand on connaît l’intelligence du sujet qu’a su insuffler Guillaume Poupard dans son Agence, le patron de l’Anssi ne cache pas ses interrogations. « La sécurité de l’information est un sujet complexe qu’on ne peut pas traiter en 140 signes »,  martèle-t-il. En effet. L’intensification de la menace, les attentes des entreprises et du grand public sont telles qu’il faut réfléchir sans cesse, et de manière transverse, en mêlant approche technique, humaine, juridique, voire sociétale, à des enjeux en constante évolution. Fatiguant, éreintant, épuisant, mais définitivement passionnant.




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Droit d’accès et comptes à privilèges

Jacques Cheminat 0 145464
Equifax, Deloitte, Uber, les récentes violations de données ont souvent des techniques de piratages différentes, mais un élément commun, obtenir l’accès à des applications critiques comme les bases de données, les bases clients, les informations bancaires. En général ces programmes sont soumis à habilitation et rattachés à des comptes à privilèges. leur protection est donc une nécessité dans un monde de plus en plus ouvert et insécurisé. Dossier publié avec le concours de Kleverware.
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